Elections aux Pays-Bas où une percée nationaliste est attendue Elections aux Pays-Bas où une percée nationaliste est attendue Elections aux Pays-Bas où une percée nationaliste est attendue
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Elections aux Pays-Bas où une percée nationaliste est attendue

Publié le 15 mars 2017,
par Reuters.
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par Stephanie van den Berg et Toby Sterling

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AMSTERDAM (Reuters) – Les Néerlandais se sont rendus aux urnes mercredi pour renouveler leur Parlement dans un contexte de tensions exacerbées avec la Turquie qui ont replacé l’immigration et le nationalisme au coeur des débats de la campagne électorale.

Les derniers sondages confèrent une légère avance au Parti populaire libéral et démocrate (VVD, centre droit) du Premier ministre, Mark Rutte, devant le Parti pour la liberté (PVV), islamophobe et eurosceptique, de Geert Wilders.

Toutefois, quatre électeurs sur dix disant dans certains sondages n’avoir pas encore arrêté leur choix, le résultat pourrait pencher d’un côté comme de l’autre.

Les bureaux de vote ont ouvert à 07h30 (06h30 GMT) pour les 13 millions d’électeurs et devaient fermer à 21h00 (20h00 GMT). La participation était à la mi-journée supérieure de six points à celle enregistrée en 2012 à la même heure (33% contre 27%). Il y a cinq ans, le taux de participation final s’était élevé à 74,6% des électeurs.

« Je vais voter pour Wilders. J’espère qu’il sera capable de faire les changements dont les Pays-Bas ont besoin », a expliqué Wendy de Graaf, une électrice de La Haye. « Je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’il dit (…) mais j’estime que l’immigration est un problème. »

Geert Wilders, qui souhaite « désislamiser » les Pays-Bas, n’a pratiquement aucune chance de former le prochain gouvernement, étant donné la fragmentation du paysage politique néerlandais et l’hostilité qu’il suscite dans les autres partis du pays.

Si toutefois le PVV terminait en première position, sa performance propagerait une onde de choc à travers toute l’Europe, où d’autres scrutins sont prévus dans les mois qui viennent, d’abord en France avec une présidentielle et des législatives entre avril et juin puis en Allemagne des législatives en septembre.

Mark Rutte l’a résumé ainsi : « Je pense que le reste du monde assisterait, après le Brexit, après les élections americaines, à la victoire d’un mauvais populisme. »

PARLEMENT MORCELÉ

Geert Wilders s’est dit optimiste. « La dynamique est du côté de ceux que je qualifie de partis patriotes mais quel que soit le résultat de ce scrutin, le génie ne retournera pas dans sa bouteille et cette révolution patriotique se produira, aujourd’hui ou demain », a-t-il dit après avoir voté dans une école de La Haye.

Dans l’immédiat, la question est de savoir si les vives tensions diplomatiques avec la Turquie auront un impact positif sur Geert Wilders ou plutôt sur Mark Rutte.

La crise a éclaté après l’interdiction faite par le gouvernement à des ministres turcs de tenir aux Pays-Bas un rassemblement public en vue du référendum du 16 avril sur une réforme de la Constitution en Turquie.

A en croire un sondage de l’institut Maurice de Hond rendu public dimanche soir, une très large majorité des électeurs néerlandais (86%) approuve la ligne de fermeté suivie par Mark Rutte dans la crise avec la Turquie.

Les observateurs de la vie politique néerlandaise s’attendent à ce que le scrutin produise un Parlement morcelé et débouche sur des tractations politiques qui pourraient durer plusieurs mois avant la formation d’une coalition viable.

Le gouvernement de Mark Rutte associait sa formation de centre droit aux travaillistes, mais il est probable que la prochaine équipe soit composée d’au moins quatre partis, ce qui serait une première depuis les années 1970.

(Avec Philip Blenkinsop et Anthony Deutsch, Eric Faye, Nicolas Delame et Gilles Trequesser pour le service français)

Elections aux Pays-Bas où une percée nationaliste est attendue
Les 13 millions d'électeurs néerlandais appelés à renouveler leur Parlement ont commencé à voter mercredi matin dans un contexte de tensions exacerbées avec la Turquie qui a replacé l'immigration et le nationalisme au cœur des débats de la campagne électorale.