La Coupe du Meilleur Pot pour les pionniers du Beaujolais! La Coupe du Meilleur Pot pour les pionniers du Beaujolais! La Coupe du Meilleur Pot pour les pionniers du Beaujolais!
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La Coupe du Meilleur Pot pour les pionniers du Beaujolais!

Publié le 21 novembre 2013,
par VisionsMag.
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Le beaujolais nouveau est, après Noël, l’événement commercial le plus connu. Parfois associé par les consommateurs aux qualificatifs totalement opposés que sont « fruité » et « de mauvaise qualité », la Coupe du Meilleur Pot est pour beaucoup dans le succès parisien de ce phénomène unique au monde !

L’histoire du beaujolais nouveau commence un jeudi 13 novembre 1951 : sous la pression des syndicats vignerons, l’administration se voit obligée de les autoriser à commercialiser le vin issu des vendanges de l’année dès novembre en précisant « vin primeur » sur l’étiquette. Dans la foulée, les vignerons des appellations Beaujolais et Beaujolais Villages, qui connaissent dans les années 50 des problèmes de trésorerie importants, profitent de cette opportunité pour commencer à vendre leurs vins primeurs sous le nom de beaujolais nouveau.

Les bistrots à vins …prescripteurs et clients !

Rapidement, le beaujolais nouveau redescend la Saône jusqu’à Lyon. Pour l’heure, aucune date précise n’est fixée, et cet arrivage de vins est assez désorganisé. C’est seulement dans les années 60 que Georges Duboeuf s’empare du phénomène. Celui-ci, négociant éleveur dans le Beaujolais, décide de commercialiser à grande échelle le vin nouveau mais surtout de l’exporter dans toute la France puis vers l’étranger. Sa première cible : les bistrots à vins lyonnais. En 1962, c’est le lancement du beaujolais nouveau. Un succès! Et La prochaine cible sera la capitale !

Cet engouement va conquérir Paris grâce au rôle des bistrots à vins, aux caves Nicolas, en quête d’événement marketing, et s’est appuyé sur un vrai réseau parisien de distribution du beaujolais établie grâce… à la Coupe du Meilleur Pot !

La Coupe du Meilleur Pot ?

Cette « Coupe du Meilleur Pot » née à Paris en 1954 sous l’impulsion de l’Académie de Rabelais a pour vocation de décerner un trophée qui mettrait en avant « les valeureux pionniers du Beaujolais sur Paris » d’après Michel Piot, Président du Jury en 2011. Cette mystérieuse Académie de Rabelais, qui par son nom n’est pas sans rappeler certaines pratiques bourguignonnes (notamment au Clos Vougeot) fut fondée en 1948 par Claude Geoggray et Marcel Grancher, ainsi que par leurs amis écrivains, journalistes, peintres, dessinateurs, etc., qui partageaient tous la même philosophie gargantuesque. Cette petite troupe de bons vivants s’était retrouvée à Lyon pendant l’Occupation et ils avaient pris en affection cette région du Beaujolais, ses paysages, ses habitants, sa gastronomie et surtout ses vins.

Mettre en avant les bistrots à vins pionniers du beaujolais

Au lendemain de la guerre, lorsque tous retournèrent à Paris, ils prirent l’habitude de se retrouver dans les bistrots à vins de la capitale. Cependant, contrairement à Lyon, Paris était à l’époque assez pauvre en vrais bistrots à vins. Marcel Grancher, alors président de l’Académie, dépité de ne pas trouver les bons vins nouveaux qu’ils dégustaient à Lyon, décida de créer un trophée qui mettrait en avant les bistrots à vins pionniers du beaujolais.

Dans un premier temps, le succès de cette coupe fut mitigé, non pas qu’il n’était pas reconnu, mais l’immense majorité des vignerons du Beaujolais préféraient simplement commercialiser leurs vins le long de la Saône plutôt que vers la Seine. Les académiciens de Rabelais comprirent que récompenser uniquement le beaujolais était trop restrictif et trop peu représentatif de la diversité des vins présents dans la capitale pour devenir une référence.

La Coupe du Meilleur Pot pour les pionniers du Beaujolais!
La Coupe du Meilleur Pot récompensant les valeureux pionniers du Beaujolais est pour beaucoup dans le succès parisien d'un phénomène unique au monde : le beaujolais nouveau!

Un vrai réseau de distribution du beaujolais

Ainsi, dans un congrès extraordinaire, ils décidèrent d’une nouvelle définition de cette coupe : « La Coupe du Meilleur Pot, décernée par l’Académie Rabelais, récompense annuellement le patron d’un Bistrot parisien ou de la région parisienne, pour la qualité d’ensemble des vins que l’on peut boire debout, à son comptoir et au verre, aux heures normales d’ouverture ».Par ailleurs, Michel Piot s’empresse de rajouter :« Il va de soi que si le beaujolais n’est pas explicitement cité dans cette définition, il reste plus que jamais au cœur de l’esprit de la coupe et qu’un patron de bistrot qui ne proposerait à sa clientèle que des bordeaux, des côtes du Rhône, des vins de Loire et des Alsace, sans le moindre beaujolais, aurait aujourd’hui bien peu de chances de décrocher la récompense. Mais il est vrai aussi qu’à qualité « beaujolaise » égales, deux patrons méritants peuvent se voir départagés par la valeur de leurs autres vins ».

Ainsi, à travers ce concours très inspiré du monde de la gastronomie, des intellectuels parisiens ont réussi un tour de force : obliger les bistrots à vins à proposer des beaujolais s’ils veulent décrocher la fameuse Coupe. Cette action de promotion a donc permis d’asseoir un vrai réseau de distribution du beaujolais nouveau dans la capitale, à travers une myriade de bistrots à beaujolais. Dès lors le beaujolais cesse d’être uniquement lyonnais, il est aussi parisien… il deviendra international ! Il est aujourd’hui le premier vignoble au monde en notoriété assistée !