Maryam Radjavi, figure emblématique de la résistance iranienne Maryam Radjavi, figure emblématique de la résistance iranienne Maryam Radjavi, figure emblématique de la résistance iranienne
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Maryam Radjavi, figure emblématique de la résistance iranienne

Publié le 1 juillet 2015,
par VisionsMag.
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A l’occasion de la fête internationale du travail le 1er mai 2015, Maryam Radjavi, leader de la résistance iranienne, a réaffirmé son soutien aux travailleurs iraniens. Depuis les années 70 elle dénonce les atteintes aux droits fondamentaux et les abus commis en Iran, et incite le peuple iranien à poursuivre sa résistance face au régime actuel de Hassan Rohani.

Dans sa déclaration publiée le 1er mai, Maryam Radjavi a souligné que la situation déjà précaire des travailleurs iraniens s’est récemment détériorée en Iran, en raison d’un accroissement général de l’insécurité de l’emploi ainsi que des licenciements. Selon les autorités iraniennes elles-mêmes, plus de 90% des salariés vivent sous le seuil de pauvreté, et les dépenses des foyers sont en nette augmentation – entre 30 et 40% par an – alors que les salaires stagnent, conduisant à une baisse importante du pouvoir d’achat.

Maryam Radjavi a souligné que les conditions déplorables du marché de l’emploi iranien ont conduit à une intensification des altercations entre les salariés et le pouvoir, avec plus de 1300 grèves répertoriées entre mars 2014 et 2015. A l’occasion de la journée internationale du travail elle a appelé le peuple à renforcer sa résistance pour obtenir un changement de régime, et a mis en exergue la nécessité de respecter les droits fondamentaux des travailleurs, tels que la liberté d’association et d’expression, le droit de faire grève et de former des syndicats.

L’ascension politique de Maryam Radjavi

Née en 1953 à Téhéran, Maryam Radjavi est de formation ingénieur en métallurgie, diplômée de l’université de Technologie de Charif. Dès 1973, elle entre dans l’opposition et dirige un mouvement étudiant de résistance au régime du Chah. En 1979 elle rejoint l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI), mouvement prônant un régime démocratique, égalitaire et laïc en Iran.

Entamant sa carrière en politique en se présentant aux élections législatives de 1980 – durant lesquelles elle parvient à récolter 1 million de voix, en 1981 elle prend part à d’importantes manifestations contre l’avènement du régime de Khomeiny et doit s’exiler à Paris en 1982. En 1985, elle est élue codirigeante de l’OMPI et en 1989 elle devient la secrétaire générale du mouvement.

L’apogée de Myriam Madjavi en tant de figure de l’opposition a lieu en août 1993, lorsque elle est élue présidente du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), devenant ainsi la représentante de l’Etat iranien en exil. Elle entame alors une vaste campagne internationale visant à dénoncer les violations des droits fondamentaux commis en Iran et l’intégrisme du régime des mollahs.

Maryam Radjavi, figure emblématique de la résistance iranienne
Présidente du Conseil national de la résistante iranienne, Maryam Radjavi défend fermement le respect des droits fondamentaux en Iran et lutte pour la mise en place d’un régime démocratique. Retour sur son ascension.

Leader de la résistance iranienne

Maryam Radjavi combat en effet avec fermeté le régime oppressif iranien, qui inflige discriminations, actes de répression et des conditions économiques déplorables à la population nationale, la maintenant dans un état de précarité extrême. Appelant à un changement du régime en place, elle prône l’instauration d’un régime démocratique et égalitaire, et elle a même essayé d’obtenir un référendum sous le contrôle des Nations unies à cet effet en 2003.

Sa campagne pour la démocratie en Iran s’axe autour de la mise en place d’un régime pluraliste et laïc basé sur le droit de vote, le respect des droits fondamentaux, l’égalité entre hommes et femmes, une justice impartiale et équitable, l’abolition de la peine de mort et l’abandon du programme nucléaire iranien.

Maryam Radjavi met en particulier un point d’honneur à défendre la cause des femmes, considérant leur ascension comme un vecteur de démocratie et d’égalité en Iran. Sous sa présidence, des femmes ont accédé à des postes liés aux affaires politiques, internationales et sociales du CNRI, et composent plus de la moitié des effectifs. Elle donne régulièrement des conférences pour défendre l’égalité hommes femmes en Iran, et ne cesse de clamer : « Les femmes iraniennes doivent se libérer. La liberté n’est pas quelque chose de gratuit et personne ne nous la livrera sur un plateau d’argent. Nous devons bâtir des relations dégagées de toute discrimination et distinction basées sur le genre »(1).

Maryam Radjavi est une femme hors du commun, qui a su se frayer un chemin dans le monde tumultueux de l’opposition politique en Iran. Chef de la résistance contre un pouvoir répressif, son combat constitue une source d’inspiration pour ceux et celles qui luttent contre l’oppression dans le monde.
(1) Voir Maryam Radjavi, Les femmes contre l’intégrisme, JC Gawsewitch Editeur, 5 Avril 2013, 228p.

Référence des images :www.lapresse.ca / www1.rfi.fr