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Theresa May ne fixe pas de "lignes rouges" à ses ministres

Publié le 3 octobre 2017,
par Reuters.
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MANCHESTER, Angleterre (Reuters) – Theresa May a dit mardi ne pas fixer de « lignes rouges » au comportement de ses ministres et accepter des points de vue divergents au sein de son gouvernement sur la question du Brexit.

La Première ministre britannique a réagi ainsi aux prises de position de son chef de la diplomatie, Boris Johnson, qui s’est érigé ce week-end en défenseur d’une sortie « franche » de l’Union européenne avant l’ouverture de la convention annuelle du Parti conservateur, dimanche à Manchester.

L’ancien maire de Londres a défini ses propres « lignes rouges » sur le Brexit en affirmant que la période de transition post-Brexit ne devait pas excéder deux ans, la justice européenne avoir son mot à dire ou le Royaume-Uni verser un seul centime à l’UE pour conserver l’accès au marché unique.

« Je ne fixe pas de lignes rouges », a répondu Theresa May à l’antenne de la BBC.

« Diriger un gouvernement, c’est s’assurer que l’on n’a pas une équipe qui dit oui à tout, mais une équipe avec des voix différentes autour d’une table afin de pouvoir débattre, arriver à un accord et défendre ensuite le point de vue du gouvernement, et c’est exactement ce que nous avons fait. »

A Strasbourg, lors d’un débat sur le Brexit au Parlement européen, l’eurodéputé allemand Manfred Weber, président du Parti populaire européen (PPE), a conseillé à Theresa May de limoger Boris Johnson pour avancer dans les négociations.

« La vraie question est de savoir qui je dois appeler à Londres? Theresa May, Boris Johnson ou même (le ministre chargé du Brexit) David Davis? » a déclaré Manfred Weber.

« Plus de discours s’il vous plaît. Faites preuve de leadership. Et le mieux probablement serait de limoger Johnson. »

Contestée jusque dans son propre camp pour sa stratégie face au Brexit et le résultat désastreux des élections de juin, à l’issue desquelles les conservateurs ont perdu leur majorité absolue aux Communes, Theresa May compte sur la convention annuelle du parti tory pour reprendre la main.

Soucieuse de conserver le soutien de la classe moyenne et de tenter de séduire l’électorat ouvrier et les milieux défavorisés, elle entend présenter à Manchester sa vision d’un « pays qui marche pour tout le monde, et pas seulement pour quelques privilégiés », alors que la cote de l’opposition travailliste monte dans les sondages.

Mais les dissensions sur le Brexit, entre une aile dure incarnée par Boris Johnson et une aile modérée représentée par le ministre des Finances Philip Hammond, continuent de plomber son leadership.

« On a le camp des pro-Brexit contre celui des anti-Boris », confie un membre du Parti conservateur. « Ils se positionnent tous les deux pour prendre le contrôle de l’appareil du parti si quelque chose doit arriver à la Première ministre. C’est une atmosphère très étrange. »

La convention du parti tory s’achève mercredi.

 

(Elizabeth Piper, Kate Holton, Guy Faulconbridge, William James; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)