A Strasbourg, Alexis Tsipras plaide pour une meilleure Europe
STRASBOURG (Reuters) – Une solution à la crise politique que traverse l’Union européenne passe par une « meilleure » Europe et une refondation de son pacte social, a déclaré mercredi le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, en visite au Conseil de l’Europe.
Alors que tous les esprits étaient focalisés voici un an sur la perspective d’une sortie éventuelle de son pays, étranglé par la crise financière, de l’Union européenne, il a dit ne pouvoir se réjouir que la question soit aujourd’hui celle d’un départ volontaire du Royaume-Uni.
« Je crains que l’Europe tout entière soit à un tournant difficile », a-t-il dit lors d’un point de presse avec le président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, Pedro Agramunt.
« On pose la question, faut-il plus ou moins d’Europe? C’est une mauvaise question. La bonne réponse, c’est une meilleure Europe », a-t-il ajouté.
« La crise politique que traverse l’Europe est une conséquence de la crise financière », a estimé le dirigeant de Syriza, la coalition de la gauche radicale grecque, en invitant l’UE à retrouver ses « principes fondateurs : solidarité, démocratie, cohésion sociale ».
« L’échec du modèle néolibéral de gestion de la crise, avec l’austérité comme arme principale, est aujourd’hui évident », a-t-il poursuivi dans un discours devant l’Assemblée parlementaire.
Le Premier ministre grec a cité les 22 millions de chômeurs recensés en Europe — « l’équivalent d’un pays entier rayé de la carte » — et le niveau d’endettement de plusieurs Etats, dont le sien, comme preuve que « la crise n’est pas derrière nous ».
« La seule solution crédible et durable pour sortir de la crise présuppose la confiance des investisseurs et cette confiance ne reviendra que si des pas décisifs sont faits vers une dette soutenable », a-t-affirmé.
« Nous ne devons pas attendre des années pour appliquer des mesures qui, dès maintenant, nous paraissent logiques », a-t-il ajouté à propos de l’allègement du fardeau de la dette grecque, promis à Athènes par ses créanciers internationaux pour 2018, sous réserve de nouvelles mesures d’austérité.
« Ce dont nous avons besoin, c’est d’un nouveau contrat social pour l’Europe », a-t-il conclu.
(Gilbert Reilhac, édité par Sophie Louet)