Animaux exotiques de compagnie, un business agressif Animaux exotiques de compagnie, un business agressif Animaux exotiques de compagnie, un business agressif
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Animaux exotiques de compagnie, un business agressif

Publié le 26 décembre 2014,
par VisionsMag.
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Vous serez prévenus, l’engouement pour les animaux exotiques de compagnies – serpents, petits singes, et autres animaux sauvages – est néfaste non seulement pour eux mais pour votre santé. Tel est en substance l’avertissement de l’Endcap (1) dans son rapport remis fin 2012 au Parlement européen. Dans un monde chaque jour plus virtuel, désirer posséder un animal sauvage serait-il le signe d’un mal être ? Que se cache-t-il vraiment derrière l’objet du désir et comment toute une filière organise ce trafic ?

Derrière les trafics de drogue et d’arme, celui du commerce d’animaux sauvages et exotiques est estimé à 15 milliards d’euros par an selon le rapport établi en 2006 par le WWF. On retrouve chez ces animaux une nouvelle catégorie qui remporte un large succès en France et qui se nomme les NAC (nouveaux animaux de compagnie), parmi lesquels des mammifères (écureuil de Corée, chien de prairie et autres gerbille, hamster), des reptiles (serpents, tortues, lézards), sans oublier les oiseaux et les poissons.

Cet engouement est à l’origine du premier salon NAC organisé à Lille cet hiver où plus de 3 000 animaux seront présents et 20 000 visiteurs attendus en deux jours.

Devenir trafiquant sans le savoir

Toujours selon l’Endcap, 90 % des animaux exotiques capturés et exportés ne survivent pas à leur première année (dans son milieu naturel, une tortue peut vivre parfois jusqu’à 120 ans). Acheter un animal exotique revient donc à alimenter un business, un marché qui, dans les pays du golfe, répond à une demande de plus en plus croissante. La dernière mode qui fait le buzz sur la toile consiste à poster des vidéos de léopards ou de lions circulant dans de gros 4×4. En l’espace de quelques coups de fil on peut obtenir ces animaux pour moins de 3 000 dollars. Et même si dans l’ensemble les acquéreurs reconnaissent qu’il s’agit bien là d’un commerce illégal, ils n’en ressentent pas pour autant une faute morale…

Ce trafic déstabilise la biodiversité et l’écologie, 1,5 milliard de poissons d’ornement sont vendus chaque année, détruisant ainsi un équilibre précaire. Rien qu’au Costa Rica, 25 % des foyers possèdent une perruche, soit 400 000 oiseaux. En France, ce sont 300 loups détenus en toute illégalité par des particuliers.

Animaux exotiques de compagnie, un business agressif
Derrière le cliché du dépaysement, se cache une triste réalité alimentée par un commerce cruel abusant de l'affect, révélateur d'un marché d'escrocs.

L’homme et la bête en danger

La santé des citoyens européens n’est pas épargnée par ce trafic et nombre de pathologies ont été identifiées comme de réels dangers. La grippe aviaire par les oiseaux, la salmonellose par les amphibiens, reptiles et oiseaux aussi, l’hépatite A, la tuberculose, la variole du singe et enfin l’herpès virus B par les primates.

Si la carte postale est séduisante, la réalité l’est beaucoup moins. 467 espèces animales ont disparues à cause de l’activité humaine dont le trafic d’animaux exotiques.

Et pendant ce temps, tout près de chez nous, la SPA continue d’accueillir 40 000 animaux par an et en soigne 90 000…

Sources des photos: lyonne.fr / impressionnant.org /