Berlin salue la première place de Macron, Gabriel sûr de sa victoire
BERLIN (Reuters) – Le chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel, s’est dit certain dimanche soir de la victoire d’Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle en France tandis que le porte-parole du gouvernement d’Angela Merkel a jugé que la qualification du candidat d’En Marche! était une « bonne nouvelle ».
« Bonne nouvelle qu’Emmanuel Macron ait réussi avec sa politique pour une Union européenne forte et une économie sociale de marché. (Je lui souhaite) le meilleur pour les deux semaines à venir », a tweeté Steffen Seibert.
« Je suis certain qu’Emmanuel Macron sera le prochain président de la France. Grande nouvelle pour l’Europe », avait commenté un peu plus tôt dans la soirée Sigmar Gabriel, ministre social-démocrate, en marge d’un déplacement en Jordanie.
Durant la campagne, Sigmar Gabriel avait pris l’initiative inhabituelle d’apporter un soutien public à l’ancien ministre français de l’Economie, le présentant comme « le seul candidat présidentiel avec une vision claire (…) pour l’Europe ».
Il a redit dimanche soir qu’il ferait tout pour continuer à soutenir Emmanuel Macron dans la perspective du second tour, le 7 mai prochain, face à Marine Le Pen.
« Il était le seul candidat véritablement pro-Européen qui ne se cachait pas derrière les stéréotypes sur l’Europe. Je suis certain qu’il remettra le radicalisme de droite, le populisme de droite et les anti-Européens à leur place au second tour », a-t-il déclaré à des journalistes.
Martin Schulz, qui dirigera le SPD aux élections législatives allemande de septembre face à Angela Merkel, a de son côté déclaré à la presse qu’il espérait qu’Emmanuel Macron l’emporterait largement le 7 mai prochain face à « la candidate anti-européenne et ouvertement raciste Marine Le Pen ».
« Nous ne pouvons pas sous-estimer la mobilisation nécessaire pour faire en sorte que Macron gagne aussi le second tour (…) C’est ce qui doit se produire à présent », a poursuivi le candidat du SPD à la chancellerie. Schulz avait officiellement apporté son soutien au candidat socialiste Benoît Hamon, que les projections donnent à peine au-dessus de 6% des voix, un score historiquement bas.
« UN CANDIDAT PRO-EUROPÉEN PEUT AUSSI MOBILISER »
Du côté de l’Union chrétienne-démocrate de la chancelière Angela Merkel, Jürgen Hardt, porte-parole du groupe parlementaire CDU pour les questions de politique étrangère, a jugé que « les bons résultats de Macron et ceux de Fillon étaient un signal encourageant pour l’avenir de l’Europe ».
« A présent il est essentiel que les puissances pro-européennes travaillent ensemble et l’emportent », a-t-il ajouté.
Gunther Krichbaum, député CDU et membre de la commission des Affaires européennes du Bundestag, a vu dans la première place du candidat d’En Marche! un « signal précieux » pour l’avenir de la coopération franco-allemande.
Dans le même temps, a-t-il ajouté, les scores combinés de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon, qu’il considère comme critique sur l’intégration européenne, sont alarmants.
Axel Schäfer, vice-président du groupe SPD au Bundestag, a estimé lui que le premier tour de la présidentielle en France confirmait, après les élections en Autriche et aux Pays-Bas, le coup d’arrêt subi par les droites radicales ou extrêmes qui montaient en Europe sur fond de rejet de la construction européenne. « Macron, explique-t-il, a démontré qu’un candidat pro-européen peut aussi mobiliser les électeurs. Au second tour, toutes les forces républicaines devront se réunir. »
Au cours de la campagne, Angela Merkel a reçu Emmanuel Macron à la mi-mars, de même que François Fillon et Benoît Hamon, mais s’est gardée de prendre position.
Son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a pour sa part publié à la mi-mars une tribune dans l’hebdomadaire Le Point pour mettre en garde ses « amis français » contre toute tentation populiste.
(par Andrea Shalal. Andreas Rinke; Henri-Pierre André pour le service français)