Pas de coalition pour les partis d'opposition sud-africaine
JOHANNESBURG (Reuters) – L’Alliance démocratique (DA), principal parti de l’opposition sud-africaine, et les Economic Freedom Fighters (EFF, Combattants pour la liberté économique), issus de l’ANC, ne formeront pas de coalition pour gouverner deux des principales municipalités du pays, a annoncé mercredi un cadre de la DA.
La progression de l’Alliance démocratique et l’émergence du parti de gauche EFF aux élections municipales qui avaient lieu au début du mois ont conduit au pire revers électoral du Congrès national africain depuis la fin de l’apartheid et son arrivée au pouvoir.
Mais l’incapacité des deux formations à s’entendre dans les métropoles de Tshwane, qui inclut la capitale, Pretoria, et de Johannesburg pourrait conduire à une paralysie politique.
« L’EFF a décidé de ne pas participer à des coalitions avec la DA ou avec l’ANC », a déclaré à Reuters James Selfe, qui dirigeait l’équipe de négociations de l’Alliance démocratique. L’Alliance espère cependant être en mesure de former des exécutifs minoritaires avec le soutien tacite de l’EFF, a-t-il ajouté.
Aucun commentaire n’a pu être obtenu auprès du parti créé il y a trois ans par Julius Malema, qui se présentait pour la première fois à un scrutin local.
L’Alliance démocratique pense en revanche être en mesure de se passer de l’EFF pour former des coalitions dans la municipalité de Nelson Mandela Bay, où se trouve la ville industrielle et portuaire de Port Elizabeth, et dans plusieurs autres métropoles.
Les élections municipales du 3 août ont redessiné la carte politique du pays que l’ANC gouverne pratiquement sans opposition depuis 1994: avec près de 54% des voix sur le plan national, le parti héritier de Nelson Mandela reste la première force politique du pays mais perd plus de huit points par rapport aux municipales de 2011.
L’Alliance démocratique, qui défend une politique économique libérale, prend la deuxième place avec 27% des suffrages.
Crédité de 8% des voix, l’EFF, qui milite pour la nationalisation des banques et des mines et l’expropriation des fermiers blancs, arrive en troisième position et améliore de deux points le score obtenu aux élections législatives de 2014.
(Joe Brock; Henri-Pierre André pour le service français)