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A première vue, Don King a tout l’air d’un fou. Facilement reconnaissable à son improbable coupe afro grisonnante aux allures de flamme olympique et son sourire communicatif, Donald King de son vrai nom aime s’exhiber en costard nœud papillon, cigare aux lèvres et bagues aux doigts. S’il aime montrer sa richesse, c’est que cet afro-américain de 83 ans est un symbole à lui seul de l’ascenseur social à l’américaine, du pouvoir que peut avoir l’audace sur le destin d’un homme.
Mais ne vous y trompez pas, King n’est pas un tendre. Renvoyé de l’université de Cleveland à cause de ses activités de bookmaker, Don King était prédestiné à faire affaire dans le monde du sport, mais aussi de l’escroquerie et du banditisme.
Trempant dans de nombreuses affaires liées au bookmaking, il sera l’auteur de deux meurtres, pour lesquels il passera moins de quatre ans derrière les barreaux. La légitime défense sera retenue pour le premier et des circonstances atténuantes allègeront sa peine pour le second.
Proche de deux grandes familles de la mafia new-yorkaise, Don King est un habitué des tribunaux. En plus d’avoir escroqué un bon nombre de boxeurs dont il était le promoteur, falsifié des contrats, ou de s’être rendu coupable de corruption, de détournement de fonds et de fraude fiscale, King se fait maître dans l’art de la malversation, et notamment dans l’achat de jurés. Il remercie tour à tour les jurés ayant acquitté le président de sa société et lui même dans des affaires de fraude fiscale et de fraude à l’assurance, en leur offrant des voyages à Londres ou au Bahamas afin d’assister à des combats exceptionnels. Une drôle de conception de la Justice.
Un coup de bluff à 5 millions de dollars
Dans le privé comme au travail, Don King aime prendre des risques. Le coup de poker qui l’a révélé aurait pu le mettre sur le carreau. En 1974, il se lance dans l’organisation du combat du siècle dans la planète des poids lourds, entre son ami de l’époque Mohamed Ali et George Foreman qui remet à l’époque son titre de champion du monde en jeu. King qui est alors complètement fauché promet une récompense de cinq millions de dollars pour le gagnant et remporte ainsi l’organisation du combat. Mais pour ne pas s’attirer la colère d’un champion du monde de boxe, il lui reste à trouver la coquette somme auprès de partenaires. Son audace lui permettra de faire financer entièrement le « Rumble in the jungle » par le richissime président Mobutu, alors au pouvoir au Zaïre (ancien nom donné à la République démocratique du Congo) qui accueillera le combat en grandes pompes.
Obsédé par l’argent et amateur de combats spectaculaires, King le sadique aurait proposé récemment aux frères Klitschko une enveloppe de 100 millions de dollars pour les voir se battre l’un contre l’autre. Les deux boxeurs ukrainiens, l’un champion du monde poids lourd, l’autre maire de Kiev, ont refusé l’offre.
Don King et la planète people
Le plus célèbre des promoteurs de boxe est une figure emblématique de la planète télévisuelle et cinématographique américaine. Son look atypique et son énergie naturelle lui ont valu de nombreuses apparitions sur petit et grand écran, dans des films consacrés à la boxe, comme par exemple « L’associé du diable » dans lequel il joue son propre rôle. Il fera également des apparitions dans des classiques tels que « Deux flics à Miami », « Le Prince de Bel Air » ou encore « Scary Movie ». Consécration ultime, il sera le fil conducteur d’un épisode des Simpson.
Habitué des plateaux télé, des galas et des conférences, il continue malgré son âge mûr à s’exprimer régulièrement, non seulement sur les actualités qui bousculent le monde de la boxe, mais également aux œuvres sociales qu’il finance ou organise en faveur des plus démunis et de la lutte contre le racisme.
Sources des photos : sportsonearth.com / ringtalk.com
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