Drones de loisir : le vol de trop ? Drones de loisir : le vol de trop ? Drones de loisir : le vol de trop ?
Actualités

Drones de loisir : le vol de trop ?

Publié le 9 octobre 2014,
par VisionsMag.
Partager
()

Fermement régulée aux Etats Unis et en Europe, l’utilisation de drones de loisir pose de nombreuses questions. Sécurité, protection de la vie privée et régulation de l’espace aérien ne sont que quelques-uns des problèmes qui font pencher la balance dans le sens de l’interdiction. Faut-il craindre les drones ? C’est la question à laquelle les Etats devront répondre tandis que le marché des drones de loisirs continue de se développer à grande vitesse.

Encore très jeunes sur le marché, les drones de loisirs ont immédiatement suscité un très net intérêt aussi bien auprès des particuliers que des professionnels. Mais leur utilisation a aussitôt soulevé des questions liées à la protection des individus et de leur image. En février dernier, un jeune homme de 18 ans était convoqué par le tribunal de Nancy et poursuivi pour « mise en danger de la vie d’autrui » après avoir survolé la ville avec un drone muni d’une caméra. Et en effet, ces jouets d’un nouveau genre que les utilisateurs peuvent aisément diriger avec leur Smartphone constituent une réelle menace pour la protection de la vie privée tandis que des centaines d’yeux volants enregistrent et diffusent photos et vidéo clips sur Internet au vu et au su de leurs « victimes ». Aujourd’hui l’utilisation d’un drone muni d’une caméra est réglementée par la loi et en France et seule une autorisation de la direction générale de l’Aviation civile permettra une telle démarche.

Ce point capital devra faire l’objet d’une sérieuse étude de la part du législateur et pourrait bien constituer un obstacle majeur à l’utilisation massive de drones. En l’absence d’un texte de loi clair et strict, l’interdiction pure et simple serait la seule alternative acceptable pour protéger la vie privée des citoyens.

Crash test

L’autre risque majeur lié à l’utilisation de drones s’avère être le risque de crash. Comment éviter tout risque d’accident ? Tandis que la livraison par drones semble se profiler aux Etats-Unis à l’horizon 2016 via le « project Wing » lancé par Google, les ingénieurs ont sérieusement commencé à plancher sur la question. Ces derniers développent en effet une technologie sensorielle nommée « sentir et éviter » qui permettrait aux drones de se repérer entre eux afin d’éviter toute collision. Mais la technologie est loin d’être au point et dans l’absence de garanties en la matière, pas question d’envisager toute autorisation. A cela s’ajoute le risque non négligeable de hacking au cours duquel un élément malveillant prendrait le contrôle total d’un de ces engins volant développé à la base, il faut le rappeler, pour des opérations militaires.

Drones de loisir : le vol de trop ?
Les dangers liés à l’utilisation de drone civil semblent trop nombreux pour envisager une légalisation

Des embouteillages d’un nouveau genre

Dernier problème de taille, celui du trafic aérien. Le défi est en effet de créer un espace pour les drones ni trop élevé pour ne pas dérangé le trafic des avions classiques, ni trop bas pour ne pas risquer de mettre les passants en danger. La NASA s’atèle déjà à trouver une solution au problème et travaille sur un plan de gestion de l’espace aérien qui définirait un espace réservé aux drones. Cela impliquerait de mettre en place tout un réseau de contrôle semblable à celui utilisé pour les avions de lignes. Un vrai casse-tête lorsqu’on analyse les nombreux facteurs qui peuvent impacter la trajectoire d’un drone. En effet ces engins ne dépassant pas les 25kgs peuvent facilement dévier de leur route à cause d’une simple bourrasque.

Tous ces éléments participent à la défiance vis-à-vis d’un projet de légalisation des drones civils. Une méfiance confirmée par un récent sondage publié par magazine Le Point. A la question « Drones de loisir : la loi est-elle trop sévère ? », 57% des concitoyens français ont répondu non. Le ciel semble orageux pour les drones qui, s’ils ont le vent en poupe auprès des utilisateurs, pourraient bien ne jamais voler au-dessus de nos têtes pour des raisons éthiques.

Sources des photos : www.lefigaro.fr / www.helicomicro.com /