Gérald Darmanin, nouvelle coqueluche de la droite
Il est le grand espoir politique de la droite, l’étoile montante du parti Les Républicains (LR). À seulement 34 ans, Gérald Darmanin a plusieurs mandats à son actif. Nommé coordinateur de la campagne de Nicolas Sarkozy aux primaires LR, il avance avec une habileté certaine dans le monde politique. Le poulain de Xavier Bertrand s’autorise pourtant des volte-face médiatisées, qu’il manie d’une main de maître. Portrait de celui qui semble incarner le renouveau politique de la droite.
Gérald Darmanin est le symbole du multiculturalisme français et de la méritocratie républicaine. Issu d’un milieu modeste, il naît à Valenciennes d‘une mère concierge et femme de ménage, et d’un père tenancier de bar. Son grand-père maternel, d’origine algérienne, était adjudant-chef dans l’armée française et fervent gaulliste. Du côté maternel, c’est d’un grand-père maltais aux origines juives dont il hérite.
Ses influences ? De Gaulle, évidemment. De son époque sur les bancs de Sciences Po Lille, ses amis confient ses lectures passionnées sur la vie du Général. Ses premières armes politiques, il les fait aux côtés de Jacques Toubon, fidèle chiraquien, à qui il doit une rencontre idéologique forte avec celui qui reste aujourd’hui son mentor : Xavier Bertrand.
Seule ombre au tableau, une collaboration en tant qu’assistant parlementaire avec Christian Vanneste, dont les propos homophobes avaient secoué la scène politique. Il lui ravit d’ailleurs le titre de député de la 10e circonscription du Nord, pour la plus grande colère du dernier intéressé.
Une ascension fulgurante pour Darmanin
Gérald Darmanin fait alors partie des six plus jeunes députés de France. « Tu fais le meilleur score de la droite depuis trente ans ! », lui adresse Nicolas Sarkozy. Il démissionne deux ans plus tard suite à son élection comme vice-président des Hauts-de-France.
Autre victoire à son actif, la mairie de Tourcoing, en 2014, pourtant ancrée à gauche depuis 25 ans. Ses victoires sont remarquées. Nicolas Sarkozy le nomme successivement porte-parole pour sa campagne à la présidence de l’UMP puis, dès la création du parti LR, secrétaire général adjoint aux élections.
Il reste 14 mois en poste avant que des désaccords profonds sur la ligne du parti n’entraînent sa démission. Ses déclarations publiques sont fortes : « Les débats identitaires sont nauséabonds. Le religieux hystérise notre vie politique. Notre identité, c’est la République, point ».
Des idées assumées
La rupture est nette, la prise de position publique aussi. Il fustige la droite conservatrice de Laurent Wauquiez ou Eric Ciotti, et la nouvelle génération de la droite dure qu’illustrent Guillaume Peltier et Guillaume Larrivé. Gérald Darmanin se positionne, il représente la droite sociale.
Quand tout le monde use de la plus grande diplomatie sur les débats identitaires, Gérald Darmanin frappe fort. Il publie au début de l’été un « plaidoyer pour un islam français » qui vise à définir la place de l’islam dans la République et à apaiser les tensions religieuses. Et si les avis divergent sur ses propositions, la classe politique est unanime sur le travail de fond qui a été réalisé.
Un revirement inattendu, une communication maîtrisée
Gérald Darmanin est courtisé. Il est approché par Nathalie Kosciusko-Morizet, Alain Juppé ou encore Bruno Le Maire pour leurs campagnes aux primaires LR. C’est pourtant Nicolas Sarkozy qu’il choisit, en devenant son coordinateur de campagne, tout en confirmant sa fidélité à Xavier Bertrand.
L’annonce surprend. Interrogé à ce sujet, celui qui n’avait nullement caché ses divergences profondes avec l’ancien président s’explique : « modestement, je souhaite influencer la ligne qu’incarnera notre candidat à la présidentielle afin que les Français soient convaincus qu’être de droite, ce n’est pas être dur avec les faibles ». Il s’est aussi dit « rassuré » par le soutien de François Baroin à Nicolas Sarkozy.
Son arrivée dans la campagne ne semble pas ravir les figures les plus à droite du parti. Il est pourtant un atout clé. Quand Laurent Wauquiez assure le rassemblement des électeurs de la droite dure, Gérald Darmanin rassure les partisans d’une droite sociale. Nicolas Sarkozy ratisse large.
Dans l’art de la volte-face, celui que ses collègues surnomment déjà « Darmalin » semble exceller. Là où les alliances éphémères peuvent nuire à une carrière politique, le maire de Tourcoing navigue sans remous au grès de ses ambitions. Si Nicolas Sarkozy emporte les élections présidentielles 2017, Gérald Darmanin se serait vu promettre un poste ministériel. En cas d’échec, la ligne dure de Nicolas Sarkozy dont il s’est déjà dédouané ne nuira pas à la suite de sa carrière. Le jeune gaulliste semble destiné à un avenir politique prometteur.
Sources : europe1.fr / lejdd.fr