La canicule de cet été en Europe sera la norme en 2050, selon les experts du WWA
LONDRES (Fondation Thomson Reuters) – La canicule qui a frappé une partie de l’Europe cet été, avec des températures supérieures à 40°C, deviendra un phénomène normal d’ici les années 2050 dans le sud du continent, selon une étude publiée mercredi par la World Weather Attribution (WWA), un groupe d’experts du climat.
Les vagues de chaleur de ce type sont d’ores et déjà quatre fois plus fréquentes qu’il y a un siècle, précise l’étude.
« Au début des années 1900, un été comme celui que nous venons juste de vivre était extrêmement rare. Dans tout le sud de l’Europe, la probabilité d’avoir chaque été une canicule aussi chaude que celle que nous avons observée l’été dernier est désormais de 10% », souligne Geert Jan van Oldenborgh, chercheur au Royal Netherlands Meteorological Institute, dans un communiqué.
Si les rejets de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère continuent d’augmenter, ces étés deviendront la norme dans le sud de l’Europe d’ici la moitié du siècle, d’après les modélisations du WWA.
Face à cette tendance, Robert Vautard, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, qui dépend du CNRS, du CEA et de l’Université de Versailles Saint-Quentin, appelle les municipalités à travailler de concert avec les scientifiques et les experts en santé publique à la mise au point de plans d’action pour contrer les effets de la canicule.
« Le changement climatique a déjà des effets sur les populations et ces plans sauvent des vies », a-t-il ajouté.
Exemples parmi les plans d’action déjà en vigueur, à New York comme dans d’autres villes, les autorités locales repeignent les toits des immeubles en blanc, qui renvoie la chaleur, financent des programmes de plantation d’arbres et prévoient des plans d’urgence dans les hôpitaux.
A Ahmedabad, dans l’ouest de l’Inde, l’élévation des températures déclenche des programmes de livraison d’eau et l’ouverture de centres communaux à air conditionné où les habitants peuvent venir se rafraîchir.
A l’été 2003, les effets de la canicule ont entraîné quelque 35.000 décès en Europe; en 2010, la vague de chaleur extrême qui s’est abattue sur la Russie a fait des dizaines de milliers de morts.
(Lin Taylor; Thomson Reuters Foundation est la fondation caritative de Thomson Reuters dédiée à la couverture des sujets humanitaires et liés aux droits des femmes, à la lutte contre la corruption et au changement climatique.; http://www.trust.org; Henri-Pierre André pour le service français)