L’ascension de Laurianne Rossi, députée LREM des Hauts-de-Seine
“Les bonnes idées sont à prendre partout”, répète Laurianne Rossi. La députée LREM, fidèle en cela aux gènes politiques du mouvement qu’elle a rallié dès 2016, est représentative d’une nouvelle génération de députés déçus des partis traditionnels et favorables aux solutions nouvelles dégagées des clivages idéologiques historiques. Son ascension depuis la prise du pouvoir par Emmanuel Macron témoigne de l’attention que ses positions et son travail suscitent au sein du parti.
Des responsabilités précoces en matière de mobilité et de développement durable
A dessein ou non, la classe politique française est historiquement peu encline à accueillir dans ses rangs l’enfant d’un policier municipal et d’une secrétaire. C’est pourtant le cas de Laurianne Rossi, issue d’une telle famille en 1984 dans une petite ville du Var.
La députée et argentière de l’Assemblée nationale a décroché une bourse pour intégrer Sciences Po à Aix en Provence, avant de terminer son cursus en droit public et sciences politiques sur les bancs de la Sorbonne en 2007.
Ses convictions l’ont d’abord conduite vers le Parti socialiste, puisqu’elle devient la même année collaboratrice parlementaire du sénateur PS Yves Krattinger en Haute-Saône. C’est au contact de cet expert des transports et de l’aménagement du territoire qu’elle se familiarise avec des sujets qui deviendront récurrents dans son action politique ultérieure : le développement durable, le logement et les questions de mobilité. Elle intègre d’ailleurs par la suite l’Institut des infrastructures pour la mobilité puis la SNCF Réseau chargée de l’entretien du réseau ferroviaire en 2016, où elle demeure jusqu’à son élection en tant que députée en 2017.
Une distanciation par rapports aux schémas politiques traditionnels
Ses débuts dans le paysage politique se font donc au PS pour lequel elle milite dès sa sortie de l’université. Elle est notamment affiliée au courant Socialisme et Démocratie à la tête duquel on retrouve des hommes comme Pierre Moscovici ou Dominique Strauss-Kahn. L’aventure s’arrêtera pourtant prématurément puisque, écœurée par la primauté des ambitions personnelles par rapport aux idées politiques à proprement parler, elle quitte le Parti socialiste en 2011.
Son activité se porte alors vers d’autres activités notamment associatives, avant de rejoindre le mouvement « En Marche! » et Emmanuel Macron dès 2016. C’est entre autres le génome non politicien du mouvement qui la séduit. Elle salue et soutient l’émergence d’une organisation rassembleuse bien que constituée de personnalités pour partie étrangères à la scène politique habituelle : entrepreneurs, acteurs du monde associatif, artisans, fonctionnaires…
Elle rejette en outre le clivage automatique gauche-droite et voit dans le mouvement macroniste le moyen de dépasser les schémas archaïques de décision et de promouvoir des solutions neuves. Son adéquation idéologique et son expérience font ainsi d’elle la référente du mouvement pour le département des Hauts-de-Seine avant d’en devenir la députée LREM en 2017.
Une prise de responsabilités croissante à l’Assemblée
Elle ne renie pas pour autant sa sensibilité originelle de gauche. Elle a confié récemment avoir bien pris acte du désaveu de cette frange de l’électorat lors des dernières élections européennes, dont le vote s’est partiellement tourné vers les écologistes. D’ailleurs elle souhaite que LREM renoue rapidement et fortement avec eux, alors même que le vote de droite s’est quant à lui massivement déporté du Parti républicain vers son parti.
Sa montée en puissance au sein du groupe parlementaire LREM devrait donner du poids à sa position, puisqu’elle est notamment devenue responsable des relations du parti avec ce dernier. Et sa prise de responsabilité au sein de l’hémicycle ne s’arrête pas là : élue deux fois questeure de l’Assemblée nationale, elle a pris les rênes avec deux autres députés, du très stratégique poste de responsable du budget de fonctionnement de l’institution.
Sa présence et son empreinte se font également sentir sur ses sujets de prédilection comme les transports et le logement, mais aussi l’huile de palme, le bruit ou les perturbateurs endocriniens. A seulement 36 ans, Laurianne Rossi semble idéalement placée pour rappeler les sensibilités multiples du parlement au bon souvenir de l’exécutif.
Photos : Twitter / lauriannerossi.fr / Lejdd.fr