L'heure n'est pas à négocier avec Pyongyang, dit la Maison blanche
WASHINGTON (Reuters) – La Maison blanche a affirmé mercredi qu’il ne pouvait pas y avoir de discussions entre les Etats-Unis et la Corée du Nord sans « une amélioration fondamentale du comportement » du gouvernement nord-coréen.
Cette déclaration d’un porte-parole de la présidence américain vient contredire les propos tenus par le secrétaire d’Etat Rex Tillerson qui affirmait mardi que Washington était prêt à négocier avec le régime nord-coréen « sans condition préalable ».
« Compte tenu du dernier tir en date de missile balistique, il est clair que ce n’est pas le moment (de négocier) », a dit le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison blanche s’exprimant sous le sceau de l’anonymat.
« Nous sommes prêts à avoir la première réunion sans condition préalable », avait dit, pour sa part, Rex Tillerson dans un discours devant l’Atlantic Council, un cercle de réflexion à Washington, la veille.
Ce n’est pas la première fois que la présidence américaine contredit publiquement le secrétaire d’Etat sur la question des programmes nucléaire et balistiques nord-coréens.
Lors d’une visite en Chine au mois d’août, le chef de la diplomatie américaine avait indiqué que des canaux de communication demeuraient ouverts entre Washington et Pyongyang afin de trouver une solution à la crise dans la péninsule coréenne.
Il avait expliqué souhaiter engager « à un moment ou à un autre » un dialogue avec le dirigeant Kim Jong-un.
Ces propos lui avaient valu les critiques de Donald Trump qui avait déclaré dans un message sur Twitter que son ministre des Affaires étrangères perdait son temps dans cette affaire.
Le porte-parole a tenu à rappeler que l’administration américaine observait une position commune sur cette question qui a vu Donald Trump et Kim Jong-un échanger des insultes.
« Il y a une unité de l’administration à estimer que toute négociation avec la Corée du Nord doit attendre une amélioration fondamentale du comportement du régime (nord-coréen) et cela inclut, entre autres, un arrêt des essais nucléaires et balistiques », a-t-il dit.
La présidence américaine a refusé de préciser si Donald Trump avait donné son accord à la main tendue par Rex Tillerson la veille.
La Corée du Nord a clairement fait savoir qu’elle n’avait aucun intérêt à négocier avec les Etats-Unis tant qu’elle ne serait pas en capacité de frapper le territoire américain avec des armes de destruction massive.
Le département d’Etat a lui aussi tempéré les propos de Rex Tillerson, indiquant que les Etats-Unis seraient disposés à discuter avec Pyongyang « lorsque l’heure sera venue », précisant qu’une telle issue n’était pas envisageable à cette heure en raison de l’absence de volonté de la Corée du Nord de suspendre ses essais de missiles balistiques et nucléaires.
Dans un communiqué diffusé ultérieurement, les commandements militaires américain, sud-coréen et japonais ont exhorté la Corée du Nord à mettre fin à son programme militaire.
« Ensemble, ils ont appelé la Corée du Nord à cesser ses provocations irresponsables qui aggravent les tensions régionales », dit le message diffusé par l’armée américaine.
(Matt Spetalnick et David Brunnstrom, Pierre Sérisier et Nicolas Delame pour le service français)