L'option d'une "coalition jamaïcaine" prend forme en Allemagne
BERLIN (Reuters) – Le bloc chrétien-démocrate d’Angela Merkel aurait la possibilité arithmétique de former une coalition à trois avec les libéraux du FDP et les écologistes des Grünen à l’issue des législatives du 24 septembre, selon un sondage Forsa diffusé mercredi par l’hebdomadaire Stern et RTL.
La piste d’une coalition dite jamaïcaine – les couleurs distinctives de ces trois formations (noir, jaune et vert) sont les mêmes que celles du drapeau de la Jamaïque – est d’ores et déjà explorée dans le land du Schleswig-Holstein, où la CDU de Merkel est arrivée en tête des élections régionales de dimanche mais ne peut gouverner seule.
Plusieurs députés CDU, dont Jens Spahn, également ministre adjoint des Finances, poussent en faveur de cette option au niveau fédéral.
Merkel, qui briguera un quatrième mandat de chancelière, gouverne actuellement dans le cadre d’une coalition avec les sociaux-démocrates du SPD. Mais les deux partenaires de la « Große Koalition » espèrent chacun être en mesure de gouverner après septembre sans rééditer cette formule, ce qui passera vraisemblablement par de nouvelles combinaisons.
Le sondage Forsa, réalisé avant le scrutin dans le Schleswig-Holstein, crédite le bloc CDU-CSU de 36% des intentions de vote (=). Le SPD est à 29%, en hausse d’un point par rapport à la précédente enquête Forsa.
Le FDP et les Verts sont mesurés tous deux à 7% des intentions de vote. Un éventuel bloc CDU-FDP-Grünen pèserait donc 50% des intentions de vote.
Le FDP a longtemps gouverné avec la CDU-CSU mais a disparu du Bundestag en 2013, passant sous le seuil de représentation parlementaire fixé à 5%.
Parmi les autres combinaisons envisageables, la coalition « Feu de circulation », ou Ampel-Koalition, (rouge du SPD, jaune du FDP et vert des Grünen) n’est pour l’heure pas majoritaire dans les intentions de vote.
Une coalition rouge-rouge-vert (avec le SPD, les Grünen et le parti de la gauche radicale Die Linke) est en place dans la cité-Etat de Berlin. Elle semble difficilement transposable au niveau fédéral: dans le Parlement issu des élections de septembre 2013, ces trois formations disposent ensemble de la majorité absolue (avec 320 des 630 sièges, la CDU-CSU en détenant 309, s’y ajoute un non-inscrit) mais n’ont pu s’accorder, le SPD jugeant le programme de Die Linke trop radical.
(Andrea Shalal; Henri-Pierre André pour le service français)