WASHINGTON (Reuters) – Le Sénat des Etats-Unis a adopté à une large majorité un plan d’urgence pour aider Porto Rico à faire face aux échéances de sa très lourde dette.
Le dispositif, déjà voté à la Chambre des représentants et que Barack Obama s’est dit prêt à promulguer, a été approuvé mercredi soir par 68 voix contre 30.
Il prévoit de créer une commission fédérale de contrôle, dont les sept membres, désignés par Washington, auront le pouvoir de restructurer la dette non gérable de Porto Rico et mettre en oeuvre une politique d’assainissement budgétaire si le gouvernement local s’en révèle incapable.
« Ce projet de loi n’est pas parfait, mais c’est un premier pas crucial sur la voie d’une reprise économique et d’un espoir renouvelé pour des millions d’Américains qui considèrent Porto Rico comme leur patrie », a déclaré Barack Obama.
Territoire associé aux Etats-Unis, Porto Rico, en difficultés économiques et victime de l’émigration de sa population vers les Etats-Unis qui le prive de rentrées fiscales, a accumulé une dette de 70 milliards de dollars. Le territoire pourrait faire défaut dès vendredi sur une échéance de 1,9 milliard de dollars, a annoncé le gouverneur Alejandro Garcia Padilla.
De nombreux Portoricains redoutent que le plan d’urgence n’usurpe les droits souverains du gouvernement local et place les préoccupations des investisseurs au-dessus des priorités locales.
« C’est la meilleure et peut-être la seule action que nous pouvons entreprendre pour aider Porto Rico. Ne rien faire serait le plus sûr chemin vers un plan de sauvetage financier de Porto Rico qui serait financé par les contribuables et une crise humanitaire pour sa population », a plaidé Mitch McConnell, chef de file de la majorité républicaine au Sénat.
Dans les rangs démocrates, le sénateur Harry Reid a dit faire siennes certaines critiques portant sur les « pouvoirs excessifs » accordés à cette commission de contrôle. Mais il a voté pour le dispositif. « Sinon, nous livrons (les Portoricains) aux fonds spéculatifs qui les poursuivront en justice jusqu’à la mort », a-t-il expliqué.
(Susan Cornwell, Henri-Pierre André pour le service français)