Vingt Etats de l'UE signeront lundi un nouveau pacte de défense Vingt Etats de l'UE signeront lundi un nouveau pacte de défense Vingt Etats de l'UE signeront lundi un nouveau pacte de défense
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Vingt Etats de l'UE signeront lundi un nouveau pacte de défense

Publié le 8 novembre 2017,
par Reuters.
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BERLIN/BRUXELLES (Reuters) – Au moins vingt Etats membres de l’Union européenne signeront lundi prochain à Bruxelles un pacte de défense, largement à l’initiative de la France et de l’Allemagne, en vue de financer et de produire de nouveaux matériels et marquer ainsi leur unité à la suite de la décision de la Grande-Bretagne de quitter l’UE.

En juillet dernier, Paris et Berlin ont affirmé leur volonté de développer une politique européenne de défense grâce à un pacte de « Coopération structurée permanente » (PESCO), une idée prévue par le traité européen de Lisbonne.

Après des années de réductions budgétaires dans les programmes de défense et une tendance à se reposer sur la puissance américaine dans le cadre de l’Otan, la France et l’Allemagne espèrent renforcer la coopération militaire entre les Etats européens, tant sur les effectifs que sur les matériels.

Le PESCO est le projet le plus ambitieux dans le domaine de la défense européenne depuis plusieurs décennies.

Mais des divergences subsistent entre Paris et Berlin sur les obligations de chaque pays signataire de ce pacte, dit-on de source diplomatique.

La France souhaite la création d’un « noyau dur » de pays capables de financer et de faire vivre cette coopération militaire et veut affirmer la volonté de l’Union d’intervenir si nécessaire à l’étranger.

L’Allemagne serait, elle, favorable à une assise la plus large possible, même si certains experts craignent que cela nuise à l’efficacité du PESCO.

Jusqu’ici, la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et 16 autres pays de l’Union se sont engagés à conclure ce pacte, qui pourrait être officiellement lancé lors du Conseil européen de décembre.

 

« EN COMPLÉMENT DE L’OTAN »

D’autres pays, comme le Danemark, le Portugal et Malte, ont encore à se prononcer publiquement.

Le Royaume-Uni, qui doit quitter l’Union en mars 2019 et a toujours été réticent à l’idée de défense européenne, n’adhérera pas à ce pacte.

Fin septembre, le président français Emmanuel Macron a plaidé pour un approfondissement de l’Europe de la Défense passant par la constitution d’une « force commune d’intervention », d’un « budget de Défense commun » et d' »une doctrine commune pour agir ».

« En matière de Défense, notre objectif doit être la capacité d’action autonome de l’Europe, en complément de l’Otan », a-t-il dit. « Au début de la prochaine décennie, l’Europe devra être ainsi dotée d’une force commune d’intervention, d’un budget de Défense commun et d’une doctrine commune pour agir. »

Le PESCO pourrait notamment permettre la création d’un réseau de plates-formes logistiques en Europe, d’un centre de crise européen et la mise en place de formations communes pour les officiers. L’un des objectifs est également de réduire le nombre de systèmes d’armement en Europe afin de faire des économies et d’éviter les doublons.

Des responsables de l’Otan n’ont pas caché leur scepticisme sur ce pacte européen mais disent comprendre que l’UE veuille être en mesure de répondre à des crises humanitaires ou sécuritaires, notamment sur le continent africain.

 

(par Andrea Shalal et Robin Emmott. Guy Kerivel pour le service français)