La Wallonie ne se pliera à aucun ultimatum sur le CETA
BRUXELLES (Reuters) – Le Parlement wallon refusera de se plier à tout ultimatum adressé par les autorités européennes au sujet de son refus d’approuver l’accord de libre-échange avec le Canada (CETA), a déclaré lundi André Antoine, le chef de l’assemblée.
Les 28 pays membres de l’UE soutiennent cet accord commercial transatlantique, mais la Belgique ne peut donner son feu vert sans avoir le soutien de ses cinq composantes fédérales. Or, le Parlement de la région belge francophone de Wallonie, a rejeté l’Accord économique et commercial global (CETA, selon son acronyme anglais) le 14 octobre dernier.
L’Union européenne a donné à la Belgique jusqu’à lundi soir pour décider si elle soutient ou pas l’accord de libre-échange avec le Canada (CETA), sans quoi la cérémonie de signature, prévue jeudi prochain, sera annulée, a-t-on appris dimanche de source européenne.
Il y a une « marmelade de textes », a déploré André Antoine qui a fustigé un texte international manquant de sérieux et jugé que les ultimatums et les menaces étaient contraires aux principes démocratiques.
« Nous voulions la transparence, nous voulons que la démocratie soit respectée », a-t-il déclaré à la radio Bel RTL.
Le Premier ministre belge, Charles Michel, réunira à 13h00 (11h00 GMT) les gouvernements fédéraux et régionaux, pour tenter de trouver une issue à cette crise.
Les Wallons craignent une forte hausse des importations de boeuf et de porc canadiens en cas d’entrée en vigueur du CETA et ont des doutes sur le système de juridiction indépendante qui sera mise en place pour résoudre les différends entre les Etats et les investisseurs, ce système étant susceptible, selon les détracteurs du texte, de se retrouver aux mains de multinationales.
(Philip Blenkinsop, Nicolas Delame pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)