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Le Displair, écran qui permet de projeter et manipuler des images dans l’air, est commercialisé depuis peu en Europe. C’est un jeune physicien russe, Maxime Kamanine, qui l’a mis au point. La société est maintenant installée dans la Silicon Valley d’où elle tente de conquérir le monde.
La scène, tirée du film de Steven Spielberg, Minority Report, est devenue mythique. Tom Cruise y manie une série d’écrans virtuels. Cette manipulation d’images flottant dans l’air risque bientôt d’entrer dans la palette de nos gestes quotidiens. Un étudiant en physique, russe, Maxime Kamanine, commercialise depuis plusieurs mois aux Etats-Unis, le Displair, premier écran interactif projetant des images dans l’air.
Un premier modèle en quinze jours
C’est en 2010 que Maxime Kamanine met au point son premier prototype d’écran holographique interactif. A l’époque, il ne lui faut pas plus de quinze jours pour assembler ce premier modèle et le présenter au forum international des jeunes de Seliger (salon des jeunes inventeurs qui se tient chaque année en Russie). Sa démonstration marque tellement les esprits que Vladimir Poutine en personne s’y intéresse, ainsi que des investisseurs.
Trois ans après, Maxime Kamanine, propose son écran à la commercialisation. Grâce à une levée de fonds de 1,5 millions de dollars, il a pu convertir le modèle de présentation, en produit standard. Le Displair se présente sous la forme d’un écran 30 pouces ne pesant pas plus de dix kilos. Les images sont projetées sur un flux d’air et de particules d’eau. Le prix de vente a été fixé aux Etats-Unis à 15 500 dollars.
Des capsules d’eau qui restituent les odeurs
En 2013, les visiteurs du CES de Las Vegas, puis de l’Adobe MAX – les salons des nouveautés technologiques aux Etats-Unis – ont pu tester le Displair, présenté pour la première fois en démonstration. S’il existe d’autres modèles d’écran holographique, le Displair est le seul qui permet de manipuler les images, grâce à sa fonction multi-touch. Il s’agit d’un système de reconnaissance gestuelle. Les gestes sont saisis par une caméra infrarouge, puis les transformés en commande d’actions par un ordinateur ou un smartphone connecté. En plus de restituer le toucher, le Displair offre un rendu des odeurs. Certaines capsules d’eau pouvant libérer des fragrances.
Les applications commerciales paraissent déjà nombreuses. Selon certains médias, l’Oréal se serait déjà porté acquéreur. Le géant des cosmétiques voudrait utiliser l’écran pour assurer la promotion de ses parfums. Un autre marché semble aussi prometteur, celui des écrans tactiles. Réputés peu hygiéniques, les écrans tactiles rencontrent une forte défiance dans certains pays, notamment au Japon. Le Displair pourrait trouver là des débouchées importantes, spécialement dans les lieux publics comme les aéroports. Karina Lawrence, directrice générale d’InspiRational, la société qui distribue le Displair vise en priorité les entreprises du digital, et les secteurs de la santé, des transports et des cosmétiques.
Un modèle encore perfectible
Le Displair est le seul parmi ses concurrents à se positionner sur un marché de masse. La société prévoit 3000 Displairs vendus annuellement. Les modèles commercialisés offrent une très grande maniabilité, mais bien des points sont encore perfectibles. La qualité de l’image souffre encore trop de la comparaison avec les écrans classiques. De plus, le Displair fonctionnant avec un système de rétroprojection, il ne peut être utilisé qu’à l’abri du soleil. Enfin, sa forte consommation en eau, environ un litre par heure, constitue un véritable obstacle à une utilisation intensive.
Maxime Kamanine, le patron de Displair, a installé son siège en Californie, tout proche de la Silicon Valley. Il devrait bientôt procéder à une deuxième levée de fonds. Des améliorations sont déjà en cours. Après avoir conclu ses premières ventes en 2013 aux Etats-Unis, le Displair arrive maintenant en Europe. Ainsi, il y sera bientôt possible de jouer à Minority Report.
Sources photo: www.gizmag.com/ www.itnews2day.com/
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