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Fomo : je suis réseau-social-dépendant !

Publié le 27 juin 2013,
par VisionsMag.
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Qui n’a jamais vécu cette désagréable expérience de rejoindre un ami en terrasse pour un café, et de voir toute l’attention dudit ami inexorablement captée par l’écran de son vrai meilleur compagnon : son smartphone (il lui a même donné un petit nom) ? Et bien sachez-le, votre ami accro risque bien de souffrir du syndrome de Fomo. Fear Of Missing Out. Ou, en français, la peur de manquer l’immanquable, l’info incroyable, l’événement relayé sur tous les réseaux sociaux et auquel tout un chacun se doit de participer.

Alors ne soyons pas alarmistes, peu de chance d’entendre prochainement des phrases du type «j’ai mon Fomo qui me chatouille». Et puis si l’échange de bons plans en ligne incite à sortir, visiter une expo, aller au cinéma, retrouver ses amis plutôt que de passer son temps libre à végéter devant la télé, je dis oui ! Mais intéressons-nous plus avant aux caractéristiques de ce nouveau phénomène.

Le Fomo, une dépendance née de la loi de l’offre et de la demande ?

La problématique est simple. Côté fournisseurs (Facebook, Twitter et consorts) : créer de la dépendance est le meilleur moyen de fidéliser. Côté utilisateurs (vous, votre petit dernier, votre boss et tante Jacqueline – oui, même elle s’y est mise) : à trop avoir le choix, on finit par ne plus se décider. Et par passer encore plus de temps sur la toile, à chercher d’autres alternatives… s’ensuivent frustration, angoisse, rognage d’ongles, cheveux qui tombent (tante Jacqueline, encore elle…), j’en passe et des meilleures.

Lorsque les premier et dernier gestes de la journée sont de consulter ses réseaux sociaux sur son smartphone posé à côté du lit pour être sûr de ne rien rater, on s’approche fortement du syndrome du fumeur compulsif, paquet de cigarettes constamment à portée de main pour répondre à son besoin. Et la limite entre le besoin et le manque est très mince.

Une population touchée plus vaste qu’il n’y paraît

On associe souvent l’utilisation des réseaux sociaux à l’image d’ados connectés 24/7. Mais selon une étude sur la démographie des réseaux sociaux et sites communautaires publiée en août 2012 par Pingdom, plus de 50% des utilisateurs des 24 sites concernés ont entre 25 et 44 ans. OK, c’est important de savoir rester un grand enfant, mais là, on est franchement loin du profil «gamin boutonneux».

Pas convaincu ? Toujours dans la même étude : l’âge moyen des utilisateurs de Facebook et Twitter, pour ne citer qu’eux, est respectivement de 40.5 et 37.3 ans. Oui, c’est surprenant. Faisons le test d’ailleurs : vous qui lisez cet article, arriverez-vous à le finir sans consulter vos réseaux sociaux ?

De plus en plus d’infos, partagées de moins en moins longtemps

De fait, le nombre d’informations échangées et les rythmes de publication augmentent. Bit.ly, service leader en raccourcissement d’adresses URL, s’est intéressé à la durée de demi-vie d’une publication sur les principaux réseaux sociaux. Il s’agit du laps de temps pendant lequel le lien considéré recevra la moitié des clics qu’il recevra en tout. Pour Twitter, Facebook ou encore Youtube, ces durées sont respectivement de 2.8, 3.2 et 7.4 heures. C’est court. Autant dire qu’il vaut mieux éviter de publier au mauvais moment… Et c’est bien tout le problème pour ceux qui cherchent justement à attirer l’attention en ligne : trop d’info tue l’info.

 

L’existence d’outils permettant de gérer la diffusion automatique de vos publications sur différents média à l’heure la plus appropriée (Hootsuite par exemple) montre bien la course contre la montre en la matière. Certes, la notion d’heure «la plus appropriée» reste plutôt vague, dépendante d’algorithmes volontairement opaques propres à chaque prestataire, mais la tendance est là.

Fomo : je suis réseau-social-dépendant !
Etes-vous accrocs aux réseaux sociaux? On parle aujourd'hui de FOMO pour décrire la dépendance propre aux Twitter, Facebook et autres Instagram qui nous animent.

Concrètement, le Fomo, c’est dangereux, docteur ?

Pour résumer, voici ce que le Fomo peut impliquer :

  • un risque de dépendance accrue aux réseaux sociaux : plus j’en ai, plus j’en veux
  • une incapacité à choisir : plus les options sont nombreuses, plus le choix est difficile
  • une dévalorisation de l’offre : le prochain post (qui tombera dans moins de 10 secondes) sera peut-être encore mieux !
  • un renforcement de la pub sur les réseaux sociaux (et Facebook se développe fortement en la matière). Ceux qui payent le plus seront vus le plus. Or, ces réseaux ont-ils pour but de promouvoir, ou de favoriser l’échange ? Evidemment, quand on est côté en bourse, la question prend une toute autre ampleur…

Donc finalement, la décision la plus difficile à prendre n’est peut-être pas de choisir entre le dernier film à l’affiche ou la sur-boum dans le T1-bis de Robert, mais d’appuyer sur ce petit bouton, en haut de votre smartphone. Si si, vous le connaissez bien, même si vous ne l’avez pas utilisé depuis longtemps…c’est celui qui permet de l’éteindre. M’enfin surtout, que ceci ne vous empêche pas de retweeter et de liker cet article, hein !