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I-boycott: une plateforme collaborative à but non-lucratif

Publié le 13 juin 2019,
par VisionsMag.
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Face aux pratiques néfastes de certaines entreprises, les consommateurs du monde entier ont bien compris que le boycott pouvait être une arme redoutable. Qu’il s’agisse de dénoncer des atteintes faites aux droits des employés, l’exclusion sociale, la cruauté envers les animaux ou des dérives écologiques… Les combats sont légion. Pour informer et coordonner au mieux ces actions pacifiques, l’association I-buycott est née.

L’encouragement ou l’affrontement

Le boycott n’est en effet pas la seule méthode utilisée par cette association créée en 2015. Peut-être moins connue que le boycott, le buycott consiste à acheter ou consommer pour des raisons éthiques. En consommant de manière engagée, on affirme ainsi son soutien à une entreprise éthiquement responsable.

Malheureusement, quand il s’agit de faire évoluer les mentalités d’entreprises ou de politiques aux méthodes contestables, la punition est souvent plus démonstrative que la récompense. Et plus efficace. Englobé dans les principes fondamentaux de la liberté d’expression, le boycott a souvent permis de donner plus de voix aux grands mouvements civiques de notre époque. Gandhi s’en est servi pour mettre fin à la domination britannique en Inde. Mandela l’a utilisé pour abolir l’apartheid. Martin Luther King Jr en a fait le fer de lance de sa lutte pour les droits de la communauté noire aux États-Unis. Tout cela sans violence et sans jamais sortir de la légalité. Ce sont de ces héritages que se réclament les fondateurs d’I-buycott.

Un contre-pouvoir citoyen par les citoyens

Souvent, la force d’une association réside dans ses bénévoles, et I-boycott ne fait pas exception. C’est même le cœur de leur démarche. Le but de la plateforme n’est pas de d’acquérir un maximum de signatures au bas d’une pétition, mais bien d’encourager ses membres à proposer et organiser eux-mêmes des campagnes contre des entreprises aux pratiques non-éthiques. Ainsi, I-boycott construit une communauté de «consom’acteurs» partageant des valeurs communes. Parmi ces acteurs, on retrouve des personnalités telles que l’essayiste et conférencier Pierre Rabhi, ou encore la réalisatrice Coline Serreau, qui ont plusieurs fois affirmé leur soutien à I-boycott.

Et comment soutenir I-boycott? Par des dons, simplement. C’est d’ailleurs leur unique méthode de financement, qui leur permet de se protéger de toute influence extérieure. Donc aucune subvention, aucun financement de fondations ou instituts pour cette organisation à but non-lucratif.

Reconnus d’intérêt général, les dons faits à l’association sont déductibles d’impôts. Et puisqu’ils doivent régulièrement combattre le manque de transparence des entreprises, I-boycott choisit de rendre accessibles à tous leurs résultats financiers annuels. Prêcher par l’exemple en somme.

Leurs actions

L’argent récolté permet bien sûr de financer les campagnes de boycott ou buycott mais pas seulement. En effet, I-boycott organise chaque année plus d’une centaine de conférences ou ateliers d’information et de sensibilisation. La plateforme étant avant tout un réseau de collaboration, elle permet également de simples rencontres entre membres dans les treize antennes dont elle dispose aujourd’hui.

Mais I-boycott, c’est aussi des formations dans les écoles ou entreprises, et même… un label! En effet, au même titre que Biobreizh ou Max Havelaar, I-boycott dispose de son propre label de consommation. Logiquement appelé buycott, il est décerné aux produits et structures les plus plébiscitées par les consommateurs de la plateforme. Acheter les produits labellisés devient un autre bon moyen de soutenir la démarche d’I-boycott, d’aider à la démocratisation des pratiques éthiques et durables, ainsi que d’aider à la consommation responsable.

Mais quid des campagnes de boycott? Concrètement, avant de lancer une campagne, son créateur doit s’assurer qu’elle soit «bienveillante» (ndlr: respectueuse la loi, de l’entreprise visée, avec des objectifs ainsi qu’un délai réalistes) et documentée avec plusieurs sources différentes. Ensuite, un nombre de boycottants relatif à la taille de l’entreprise doit adhérer à la campagne. Une fois ce nombre atteint, la revendication est soumise à l’entreprise qui obtient un droit de réponse. En clair, l’entreprise s’engage à prendre des mesures qui satisferont ou non les réclamations des consommateurs.
À chaque réponse, les membres de la campagne jugent si la réponse est acceptable ou non, via un vote. Si la réponse est approuvée par la majorité, le boycott est levé. Cette méthode permet d’engager un discours compréhensif, démocratique et productif entre les deux parties.

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Et leurs résultats?

Depuis sa création, I-boycott grandit et a déjà connu plusieurs victoires. Ainsi, suite à des campagnes lancées sur son site, le groupe Panzani s’est engagé à ce que 100 % des œufs utilisés pour la fabrication de leurs produits viennent d’élevages hors cage, et le zoo de Fréjus a promis de cesser la pratique d’euthanasie sur les animaux vieillissants.

Ce ne sont que quelques exemples de sociétés qui se mobilisent pour un avenir plus éthiques, plus respectueuses des valeurs de ses consommateurs et, on l’espère, de manière durable.


Sources des photos : boniato-studio.net / wedemain.fr / boycottcitoyen.files.wordpress.com / pokaa.fr