La Corée du Sud propose des discussions militaires à la Corée du Nord
SEOUL (Reuters) – La Corée du Sud a proposé à la Corée du Nord des discussions militaires, inédites depuis 2015, en vue d’un arrêt des activités hostiles à proximité de la frontière entre les deux Corées, a annoncé lundi le vice-ministre de la Défense, sur fond de multiplication des essais de missiles du Nord.
L’annonce représente la première tentative formelle de dialogue du gouvernement du président Moon Jae-in, investi en mai sur des promesses d’apaisement et de discussions avec Pyongyang.
« Nous sollicitons des discussions militaires avec le Nord le 21 juillet à Tongilgak pour mettre fin à toutes les activités hostiles qui augmentent la tension militaire à la ligne de démarcation militaire », a déclaré Suh Choo-suk lors d’une conférence de presse.
Tongilgak est un bâtiment nord-coréen situé à Panmunjom, à environ 500 mètres de la frontière intercoréenne, qui a abrité les précédents pourparlers entre les deux pays et notamment les dernières discussions de décembre 2015.
L’annonce intervient dix jours après les propos du président sud-coréen Moon Jae-in, qui a estimé qu’un dialogue avec Pyongyang était plus nécessaire que jamais pour endiguer son programme nucléaire et d’armement.
La définition de ces « activités hostiles », non précisée par le vice-ministre sud-coréen, est contestée.
La Corée du Sud considère usuellement la diffusion de propagande nord-coréenne par des haut-parleurs à la frontière comme une activité hostile, tandis que le Nord réclame pour sa part l’arrêt des exercices militaires conjoints de la Corée du Sud et des Etats-Unis.
Le président sud-coréen a suggéré un arrêt de ces activités à la frontière intercoréenne le 27 juillet, pour marquer l’anniversaire de l’armistice de 1953, mettant fin à la guerre de Corée.
Lundi, la Croix Rouge sud-coréenne a proposé en outre le lancement de négociations sur la réunification des familles séparées par la partition, le 1er août, afin d’organiser des retrouvailles d’ici la fête traditionnelle de Chuseok, en octobre.
Depuis début 2016, la Corée du Nord a procédé à deux essais nucléaires et a accéléré le rythme de ses essais de missile.
Pyongyang a réussi son premier essai de missile balistique intercontinental au début du mois et prétend maîtriser des technologies lui permettant de monter une tête nucléaire sur ces derniers, ce que contestent les Etats-Unis et la Corée du Sud.
Washington prépare en représailles de nouvelles sanctions sur les banques et les sociétés chinoises commerçant avec Pyongyang, a-t-on appris la semaine dernière de deux responsables américains. Ces sanctions sont selon eux susceptibles d’être décidées dans les prochaines semaines.
(Christine Kim, Julie Carriat pour le service français)