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Radio Rozana, une radio citoyenne en Syrie

Publié le 9 juillet 2013,
par VisionsMag.
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Voilà deux ans que le conflit en Syrie a débuté, et le pays n’a depuis cessé de sombrer dans l’état de guerre civile. Radio Rozana a vu le jour dans ce contexte difficile. Radio Rozana est une radio alimentée par une vingtaine de journalistes amateurs dont l’objectif est d’offrir une information plus libre aux ondes syriennes.

Printemps 2013, Syrie. Alors que les pro-gouvernement reprennent doucement du terrain grâce à l’aide de pays alliés et que les rebelles voient leurs rangs gangrenés par les conflits internes. Les populations, elles, souffrent, physiquement évidemment, mais aussi de ne pouvoir s’accrocher à l’espoir d’une fin proche à cette guerre fratricide et surtout de n’avoir aucune information fiable et objective. Il était donc vital de les informer. Ainsi une equipe de journalistes syriens refugiés à Paris a décidé la création de Radio Rozana.

Des journalistes engagés

Diffusé depuis Paris sur Internet et par satellite, le bon fonctionnement de Radio Rozana repose sur la volonté et le courage de journalistes amateurs vivant sur place. Activistes, défenseurs des droits de l’homme, professeurs, étudiants, ou anciens reporters locaux, cette vingtaine de citoyens syriens dévoue une partie de leur temps à l’Information. Et pourtant, les risques ne sont pas mineurs : a Damas, le régime considère une telle initiative ainsi que l’échange d’information avec radio Rozana comme un acte de trahison… Et donc passible de peine lourde jusqu’à la peine de mort !

La plupart de ces « journalistes citoyens » n’ont pas forcément tous reçu une formation journalistique. Afin d’acquérir les bases du métier, ils se sont rendus à deux reprises à Gaziantep, ville turque situé à côté de la frontière avec la Syrie, pour recevoir une formation.

Pour rejoindre Gaziantep, la plupart des volontaires ont dû faire face à de nombreux périples. L’un des journalistes citoyens a raconté à RFI comment il avait dû payer plus de 200$ de transport et passer la frontière de manière clandestine à travers la forêt. Tout ceci en courant le risque d’être appréhendé par les autorités des deux pays.

En Syrie, des journalistes amateurs tentent de livrer une information libre et indépendante sur radio Rozana, mais à quel prix?

La radio, un média accessible mais désuet

Un autre défi pour Radio Rozana: la diffusion de ses informations auprès du plus grand nombre. La radio a été choisie comme moyen de diffusion parce que les télés et Internet ne sont que très peu accessibles (manque d’électricité, plus de TV, réseau cadenassé par le régime), et l’équipe espère rapidement être diffusée sur les ondes FM.

Cependant, la radio n’est pas le support médiatique le plus répandu. Radio Rozana espère cependant que les Syriens reprennent le réflexe d’allumer leur poste radio, et surtout aient confiance en l’information donnée.

Le défi de Radio Rozana est de taille. Le risque aussi. Mais les cœurs sont embrigadés autour de la même cause : apporter une information libre et indépendante. Cet exercice n’est pas des plus aisés, mais le développement de médias indépendants est un des composants essentiels de l’antidote pour guérir le mal syrien.