Startup Project: une compétition pas si philanthrope!
Startup Project a été initié en 2011 par l’AACC (l’Association des Agences-Conseils en Communication) et Cap Digital (pôle de compétitivité de la filière des contenus et services numériques). Nous approchons de la seconde édition, le 20 septembre prochain. L’occasion pour nous de comprendre ce que c’est et surtout ce que ça cache !
Startup Project c’est d’abord une compétition entre différents projets de startup! Il faut faire partie des 20 startups qui auront été sélectionnées et seront présentées au jury professionnel ou elles rencontreront des agences de communication qui porteront leur projet.
A l’issue de cette rencontre chaque Startup sera choisie par une agence de communication membre de l’AACC et s’unira pour un contrat non financier d’une durée de 9 mois. Durant cette période la startup sera coachée dans les domaines de la communication et du marketing et pourra intégrer son produit dans les propositions commerciales de l’agence binôme.
Startup project : une occasion unique!
Startup Project se présente comme « une occasion unique pour une PME innovante de s’appuyer sur les compétences et l’expérience d’agences de communication reconnues ». Concrètement l’agence binôme s’engage à offrir un cursus de conférence par des professionnels de la communication, un mentorat personnalisé, un hébergement physique de l’équipe, ainsi que « l’intégration du projet à des propositions commerciales de l’agence ».
Les startups qui seront sélectionnées pour participer à Startup Project, quant à elles, ont entre 6 mois et 4 ans, pour offrir une innovation technologique aboutie ou un service innovant dans les technologies et doivent avoir fait preuve d’au moins un concept réalisé. Startup Project n’est pas un incubateur, il se décrit comme un accélérateur dont le but serait d’accélérer le départ des startups dans un travail concret avec des clients et de les intégrer dans un marché qu’elles peinent à toucher.
Quand on l’interroge sur la vision de Startup Project, Frédéric Winckler, président de l’AACC déclare : « Startup Project doit aider à faire sortir du bois nos talents créatifs». « Comment se fait-il qu’en France ils vivent cachés ? Les créatifs doivent être une source d’inspiration»(1). Startup Project apparait à première lecture comme un projet très généreux de soutien à des projets innovants tels ceux des premières structures de soutien aux startups qui étaient surtout financés par des fond publics.
Startup Project une action philanthrope ? On doute…
Alors qu’aujourd’hui, de nombreux investisseurs privés ont pris le relais en aidant des startups, pariant sur un futur retour sur investissement, nous imaginons que pour ces agences de communication privées, Startup Project n’est pas une action philanthrope.
Les avantages concrets et précis pour les agences n’ont pratiquement pas été développés dans les communiqués et les interviews où l’on était plus focalisé sur la chance extraordinaire pour les startups de participer à Startup Project. Quand on pose à Frédéric Winckler la question de l’avantage pour les agences, il répond très évasivement que l’innovation est bonne pour les agences. (Source :voir la vidéo (3))
Nous pouvons lire dans la présentation officielle de Startup Project de AACC : « Ce rapprochement vise […] d’autre part à permettre à l’agence d’accéder à de nouvelles technologies innovantes »(2). Sans plus de précision cette phrase laconique pourrait être interprétée comme un accès gratuit à une solution de communication innovante déjà aboutie choisie par l’agence pour répondre au mieux aux besoins de ses clients.
Startup Project permet indéniablement une visibilité, un réseau et un accès au marché indispensable au succès des startups participantes. La communication autour du projet est axée sur l’avantage offert aux startups mais derrière ce voile un peu suspect de philanthropie, Startup Project semblerait plus orchestrer un échange entre deux entreprises qui ont chacune développé un produit ou un service représentant un besoin pour la seconde!
(3) Voir l’interview de Frédéric Winckler